Cabiria
Action de santé communautaire avec les personnes prostituées à Lyon.

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Revue de presse

6 juillet 2012 - Rue 89

Première manif à Lyon de prostituées contre la pénalisation des clients

« Mon crime avoir eu une relation tarifée avec un adulte ». Tel est l’un des slogans inscrits sur les panneaux posés devant l’hôtel de ville de Lyon. Pour la première fois, les prostituées lyonnaises se rassemblaient contre l’idée de pénaliser leurs clients. Elles se préparent déjà à d’autres manifs.

La réaction n’a pas tardée. Il y a deux semaines, la ministre des droits des femmes, Najat Vallaud-Belkacem, disant qu’elle voulait voir « disparaître la prostitution » en pénalisant les clients. Ce vendredi après-midi, une vingtaine de personnes prostituées s’est rassemblée devant l’hôtel de ville de Lyon pour montrer l’opposition à ce qui pourrait devenir un projet de loi. Pour l’essentiel, ce sont des femmes qui ont donné de la voix, soutenues par une vingtaine de personnes et de membres de l’association Cabiria de santé communautaire avec les prostituées.

Samedi, c’est à Paris que les prostituées manifesteront à l’appel notamment du Syndicat du travail sexuel.

A Lyon, les prostituées lyonnaises ont pris l’habitude de manifester pour défendre ce que nombre d’entre elles considèrent comme leur travail. La plupart du temps, elles donnent de la voix contre les arrêtés municipaux qui sont censés les dissuader de stationner leur camionnette, particulièrement dans le quartier de Gerland. C’était le cas en septembre dernier où une centaine d’entre elles avaient manifesté jusqu’à la préfecture du Rhône.

Faire entendre la voix des prostituées

L’objectif du rassemblement de juillet était surtout de faire entendre la parole des prostituées elles-mêmes. Evelyne, 20 ans de prostitution, « travaille », dit-elle, à Gerland en camionnette :

« Najat Vallaud-Belkcem ferait bien d’aller voir celles qui sont concernées avant d’annoncer de telles lois. Au lieu de s’en prendre toujours à nous qu’ils arrêtent les réseaux mafieux ».

Sa collègue de Gerland, Karen, a pris le mégaphone. La « porte-parole » des prostituées a réaffirmé que ce travail est un choix :

« Nous ne sommes pas des victimes. On veut des droits pour pouvoir louer un appartement et avoir une sécurité sociale ».

A sa demande, le premier adjoint en charge de la sécurité, Jean-Louis Touraine (également député PS) a reçu une délégation conduite par Karen et des membres de Cabiria. Pendant ce temps là, une pétition contre la pénalisation des clients qualifiée de « prohibitionniste » circulait.