Rapport d’activité 2017

« Fortes divergences et contradictions entre une politique nationale visant à protéger les personnes et des mesures locales qui continuent de réprimer les travailleur.se.s du sexe », « effets négatifs de la loi se (faisant) ressentir sur la sécurité, la santé et les conditions de vie en général » des travailleur.se.s du sexe, « appauvrissement des personnes, surtout pour celles déjà en situation de précarité », prises de risques et impacts sur la santé préoccupants, « recul de l’usage du préservatif » et « rupture de traitement pour les personnes séropositives », «  augmentation des violences multiformes », voici les principales conclusions du rapport d’enquête sur les conséquences de deux ans de la loi du 13 avril 2016, auquel Cabiria a participé en 2017. Toutes ces conséquences, les différentes associations de santé communautaire, de santé et les collectifs et associations de travailleur.se.s du sexe les avaient pressenties et redoutées. Nous en avions déjà constaté ces effets néfastes lors des débats parlementaires et la première année post loi.

Ces effets se sont donc confirmés voir aggravés. Dans ce contexte, les travailleuses et travailleurs du sexe ne voient aucune amélioration de leur situation. Localement, les arrêtés municipaux, verbalisation et mise en fourrière n’ont fait que perdurer. Le volet social annoncé comme la colonne vertébrale de cette loi de 2016 n’a toujours pas été mis en œuvre dans le Rhône, n’est que très inégalement appliqué dans de nombreux départements. Les violences, et surtout leur intensité, ne cesse de s’intensifier.

Au niveau national, les législations se succèdent tant sur la migration ou l’accès aux soins par la couverture médicale et le droit au séjour pour raison médicale.

Dans ce contexte toujours plus difficile, nous avons cette année encore maintenu notre présence sur le terrain, nos actions d’accompagnements des personnes dans le respect de nos principes et de notre éthique, libre adhésion, empowerment, et reconnaissance des compétences des travailleuses du sexe. Nous avons également poursuivi dans une dynamique inter associative, notre engagement dans la lutte contre le sida et les infections sexuellement transmissibles, et dans la lutte pour les droits fondamentaux des personnes exerçant, quel qu’en soit les raisons, le travail du sexe.

Ce présent rapport relate notre activité durant cette année 2017.